Liberté d’expression

La liberté d’expression est une liberté fondamentale reconnue par les lois prééminentes des sociétés libres et démocratiques (article 2b) de la Charte canadienne). Tant dans la vie réelle que dans le monde virtuel, cette liberté n'est pas absolue et elle doit cohabiter harmonieusement avec les autres libertés fondamentales.

Ici comme ailleurs, les lois et la jurisprudence des pays délimitent les contours de la liberté d'expression. Au Canada, c’est particulièrement l’article 1 de la Charte canadienne qui en restreint la portée. Cet article permet de justifier une atteinte à l'un des droits et libertés fondamentaux en regard de certaines considérations liées, par exemple, à la protection de la sûreté et de la sécurité de la collectivité. En consultant la collection des jugements de la Cour suprême du Canada et en interrogeant cette base de données avec quelques mots clés, vous serez en mesure de vous faire une assez bonne idée de l'interprétation qu'en donne ce tribunal de dernière instance.

Le réseau Internet est l’un des véhicules les plus importants de la liberté d'expression en raison de sa large diffusion et de la rapidité de transmission des informations, mais il n'en demeure pas moins que ce réseau virtuel n’autorise pas davantage le libelle diffamatoire ni les propos racistes ou la propagande haineuse. Bien qu’étant un puissant moyen d’expression, le réseau Internet ne préserve pas non plus d'une manière correcte et suffisante l’identité et l'intimité des personnes. Comme on le sait, sur le Web, chacun peut être suivi, tracé et repéré, et qui n’a pas entendu parler des fuites des données personnelles. C’est l'objet de la mise en garde faite par Alex Türk, ancien président de la CNIL (Commission nationale informatique et liberté), dans son récent livre, La vie privée en péril : des citoyens sous contrôle (Odile Jacob, 2011).

Chaque pays a ses susceptibilités ou zones névralgiques en regard de la liberté d’expression. Prenons à titre d'exemple les pays qui ont connu les pires épisodes des guerres meurtrières du XXe siècle. Qu'ils se montrent vigilants ou stricts en regard de la diffusion de propos haineux, racistes ou xénophobes, sur le Web ou dans les médias, est plus que compréhensible. Aucune personne sensible et raisonnable ne veut que soient ravivés les spectres du passé.