L'économie circulaire

« On vit aujourd’hui dans un système économique linéaire qui a fait son temps. On extrait des ressources avec lesquelles on fabrique des produits que l’on jette ensuite aux ordures. L’humanité génère une quantité de déchets et de pollution qui excède la capacité de la nature à les absorber. (…) Les conséquences de ses excès comprennent les changements climatiques, les extinctions d’espèces et l’accumulation de polluants organiques persistants, dans la faune et les écosystèmes de toutes les latitudes. Pour ne rien arranger, la population mondiale augmente en flèche et devrait atteindre 9 milliards en 2050. (…) En ces circonstances, l’urgence de rompre avec l’économie linéaire devrait sauter aux yeux.

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Heureusement, la nature est porteuse d’un modèle remarquable à partir duquel on peut repenser l’économie. Dans un système vivant, le déchet d’une espèce est l’aliment d’une autre espèce. La matière est recyclée à l’infini : c’est une caractéristique fondamentale de la durabilité.

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L’économie circulaire part du principe selon lequel la Terre est un espace fini : les ressources non renouvelables comme les combustibles fossiles et les minerais existent en quantité limitée, les écosystèmes produisent des ressources renouvelables, tels les poissons et les forêts, en quantité limitée, et la capacité de la planète à assimiler les déchets, surestimée par l’humanité à ses risques et périls, a aussi ses limites.

Contrairement à l’économie linéaire actuelle, une économie circulaire recycle les matières à l’infini, repose sur les énergies renouvelables, minimise ou interdit l’usage de substances chimiques toxiques et ne génère ni pollution ni déchets, tout ceci grâce à une conception rigoureuse des biens. (…) Une telle redéfinition des biens et des processus apparente les ordures à de futures ressources tout en atténuant les impacts de l’économie sur l’environnement. »

– David R. Boyd, Environnement : les années optimistes, Éditions MultiMondes, 2016, p. 90-91