New York – Description et impressions de voyage

Un premier voyage à New York qui s’est très bien déroulé. Les hôtels choisis étaient confortables (Affinia Shelburne et Helmsley Hotel) et bien situés (dans le Midtown, 39e et 42e Rue). Séjourner dans un bon hôtel à New York (exempt de punaises de lit, par exemple) coûte cher (minimum de 250$), par chance, le prix du train Amtrak est bon marché (262 $ aller-retour pour deux personnes, départ de Montréal).

New York est une ville complexe, aux mille facettes. Lorsque nous sommes arrivés, le mardi soir, après le long trajet en train (durée de 11 h, entre 1 h 30 et 2 h d’attente à la frontière pour le contrôle douanier; heureusement, nous avons vu des images splendides du très beau du lac Champlain et de la rivière Hudson, de même que de charmantes villes (Saratoga, Albany, Houston)), – sans doute en raison de la fatigue et de l’heure tardive, la ville ne m’a pas plu immédiatement. Je la trouvais sale et laide, loin d'être aussi étincelante que dans les magazines, même l’Empire State Building me paraissait fade et pas si grandiose. Je n’ai pas du tout aimé Times Square, trop gadgets, trop néons, très artificiels, de mauvais goût (nous y sommes retournés le vendredi soir et c’était plutôt drôle). À notre grande stupéfaction, la « ville qui ne dort jamais » n’est peut-être qu’un cliché… elle semblait s'endormir après 23 h, car il ne restait que des fast-foods d’ouverts et quelques restaurants bas de gamme, hors de prix, dans les environs de Times Square.

Ma perception s’est transformée au fil des jours, de nos promenades, car nous avons parcouru New York à pied. Nous sommes de gros marcheurs, les New-Yorkais le sont aussi. Nous l'avons bien remarqué, ils ne s’arrêtent jamais. Le débit de marche est rapide, mais très fluide. Si l’on devait parfois s’interrompre pour chercher notre chemin, l'on nous contournait sans rien dire, sans s'impatienter. Étonnamment, nous nous sommes sentis immédiatement à l’aise dans cette ville – que l’on a le sentiment de démystifier vite, sans avoir la prétention de la connaître; toute ville garde son mystère. À ma grande surprise, je m’orientais merveilleusement bien dans cette ville, comme si j’y avais toujours vécu. Il est vrai que New York est quadrillée selon un plan géométrique assez simple : des Avenues (nord/sud) et des Rues (est/ouest), la 5e Avenue divisant l’île en deux. Elle se répartit en trois zones principales : «Dowtown» (de la pointe sud jusqu’à la 14e Rue), «Midtown» (de la 14e à la 59e Rue) et «Uptown», à partir de la 60e Rue, jusqu’au nord de l’île.

Nous avons visité plusieurs quartiers, certains plus démunis que d’autres (Pointe sud de l'île, Lower East Side, East Village), tous ayant leurs particularités et leurs charmes. J’ai particulièrement aimé le quartier chinois, celui des galeries d’art à Chelsea (dont une très belle exposition des oeuvres de Frank Stella, "Geometric variations", à la Galerie Paul Kasmin (293, 10e Avenue)) de même que celui du Metropolitan Opera au Lincoln Center (Upper West Side). J’ai pu entendre en direct un opéra dans la boutique du Met Opéra (Anna Bolena de Donizetti). Nous avons visité trois musées dont l'incontournable Museum of Modern Art (MoMA) (entrée gratuite le vendredi soir), le Guggenheim Museum (de très beaux tableaux de Kandinsky) et le moins connu New Museum of Contemporary Arts sur Bowery dans le Midtown. Il y avait une belle exposition de photographies («Through my window : vibrancy and serenity» de AHAE) au Grand Central Terminal (une splendide gare).

Comme les New-Yorkais sont des gens pressés, ils se satisfont généralement assez bien du style télégraphique dans le langage courant. Je n’ai eu aucun problème à me faire comprendre. On les dit distants, rudes et froids, mais je les ai trouvés assez courtois. Visiblement, ils sont individualistes. Ils vaquent à leur affaire. En général, nous avons perçu un bon «feeling de fond», les gens ne semblaient visiblement pas déprimés (à moins qu'ils le cachaient bien), ils étaient assez cools, particulièrement les Afro-américains et les New-Yorkais d'origine latino-américaine avec lesquels nous avons eu de très bons rapports dans les hôtels et les restaurants.

Le service est rapide. On sert vite et l’on a toujours l’air pressé et, croyez-moi, ce n’est pas une simple impression, les New-Yorkais sont hyperactifs, on les voit souvent courir un téléphone cellulaire à la main. Par contre, l’animation dans la rue n’est pas oppressante. On se fait au bruit et, avec surprise, on finit par ne plus l’entendre, pourtant il est constamment présent. Règle générale, les klaxons et les avertisseurs des véhicules d’urgence se font continuellement entendre. La ville est désordonnée, mais, fait surprenant, nous n’avons vu aucun accident et les piétons sont très respectés et ils ont la priorité de passage (ce qui diffère énormément du Québec).

Nous avons déniché une bonne pizerria (Angelo's Pizza, sur la 57e Rue, en face du Carnegie Hall) et un charmant petit restaurant de quartier, offrant une cuisine américaine typique, sans prétention (336 Avenue Lexington, coin 39e Rue), Scotty’s diner, ouvert 24 h. Aux deux endroits, le service était assumé par des gens charmants qui nous ont fait une belle façon, un service assez amical. Cela me rappelait les douaniers américains dans le train, ils étaient assez décontractés, comme la plupart des policiers que nous avons vus.

New York n’a pas paru très bien garni en librairies (je présume qu'on n'a pas eu de chance, n’ayant sans doute pas emprunté les bonnes rues, malgré les nombreux kilomètres parcourus dans la ville). Nous avons croisé sur notre chemin, Barnes & Noble (le plus gros libraire aux États-Unis) et deux librairies d’occasions sur Lexington dans l’Upper East Side, où l’on sentait la présence européenne (par certains signes apparents, de beaux cafés et non des Starbucks Coffee qui pullulent dans la ville). Elle ne s’est pas montrée non plus extravagante (les gens semblaient assez conformistes dans leur façon d’être, de s’habiller. Une seule fois, on a vu deux travestis qui entraient dans un commerce. À leur vue, les caissiers ont ri et l'agent de sécurité s’est empressé de les surveiller (attitude qui surprend dans une si grande ville); soit dit en passant, nous n’avons jamais vu autant d'agents de sécurité dans une ville, il y en a partout, dans tous les genres d'établissements (commercial, hôtelier, religieux, résidentiel, ...)). On n’a pas perçu non plus la présence forte du jazz ni celle de la musique. Les rares musiciens de rue que nous entendions se trouvaient dans les zones ultras touristiques, devant les grands musées de la 5e Avenue. Autre déception, nous avons remarqué que New York est une ville très portée vers la mode. Les arts visuels ne sont pas si présents dans l’espace public.

La 5e Avenue, l’avenue légendaire, est plaisante à parcourir, car il y a tant de choses à voir. C’est une artère très animée. Il y a tellement de personnes devant certaines boutiques que des cordons doivent être installés pour contenir la foule en rangs serrés. C'était l'avenue que nous empruntions en fin de soirée, car il y a tellement de personnes, l’on ne craint pas pour sa sécurité. D’ailleurs, nous n’avons jamais eu peur dans cette ville, sauf peut-être à un moment, à l’entrée de l’hôtel, tard en soirée, un individu s’est approché sournoisement de mon ami avec l’intention manifeste de lui voler sa tablette électronique, mais il fut déjoué à temps (ça ne vaut presque pas la peine d’en parler, puisque ce genre de situation peut arriver n’importe où).

Tout au long de cette belle avenue, nous avons vu des boutiques de grands couturiers et d'assez beaux édifices, dont la St. Patrick's Cathedral: une fort belle cathédrale. Il y avait un attroupement de personnes et une quantité de pommes et de fleurs devant le magasin Apple (pour commémorer le décès de Steve Jobs). Lorsque j’ai vu l'entrée sud de Central Park, ce magnifique parc urbain, j’ai ressenti immédiatement une vive émotion, car il est synonyme de New York pour moi. C'est un havre de quiétude et de beauté. Autre grand moment : Strawberry Fields, en hommage à John Lennon, devant le Dakota Hotel, où réside encore Yoko Ono. Nous avons pris en photographie l’entrée de l’édifice où le pauvre John a été abattu.

Difficile de se brancher à Internet par le réseau Wi-Fi à New York (notez qu'il y a un accès dans le train Amtrak). Si l’on oublie les hôtels, où il faut payer entre 10 et 20 $ par jour, nous n’avons trouvé qu’un seul site Surf Town qui en rendait l’accès gratuit dans la rue, comme le fait ZAP (Zone d’accès public). Il fallait encore le trouver. Important de savoir que les New-Yorkais se connectent à Internet avec 3G et 4G.

Lors de notre dernière journée de voyage, le samedi 15 octobre, il y avait une densité inhabituelle de personnes en comparaison des autres jours. Il y avait beaucoup de gens dans les rues, des touristes en grand nombre et aussi de nombreux indignés du mouvement Occupation de Wall Street (nous avons pris quelques photographies de l'occupation). Le bruit était maximal et assez difficile à soutenir. Nous avions le sentiment d’être enfermés dans une salle de jeux d'arcade. Cela donnait le signal du départ.

Nous quittions l’hôtel à 5 h 30 le dimanche matin pour prendre un copieux petit-déjeuner chez Scotty’s avant de nous rendre à la gare (Penn Station) et d’entreprendre le long voyage en train (départ à 8 h 15). New York était assez calme, il faisait encore nuit, il y avait quelques véhicules automobiles et quelques passants. À notre arrivée à Montréal, à 19 h 15, aussi peu de véhicules, aussi peu de passants, la nuit ferme. Montréal, notre grande métropole, un dimanche tôt en soirée, équivalant en terme de dynamisme et d’animation à New York au petit matin. Quel choc culturel!

Sur mon carnet Web, je donne à voir quelques photographies de voyage à New York. Columbus Circle offre une très belle vue de Broadway, à l’entrée de Central Park.

Le temps a manqué pour tout voir ce que nous voulions voir. Nous y retournerons assurément.