La vieillesse

« Les gens ne songent pas souvent à leur vieillesse, ils ne savent pas la préparer, sinon heureuse, du moins possible, lui ménager un peu de soleil, un peu de joie et ils s'affalent dans le désespoir, ou l'abêtissement, la décrépitude physique. [...] Si je dois vieillir, j'ambitionne la vieillesse travailleuse d'un Élisée Reclus et de tant d'autres qui sont demeurés lucides jusqu'à la fin. Eh! oui, avec tout ce que je récolte aujourd'hui je bâtirai, pour mes dernières années, un refuge. Ce seront des livres, des études... Un peu de sagesse glanée de-ci, de-là. »

– Alexandra David-Néel, Journal de voyage (t. 1) : Lettres à son mari, Paris : Librairie Plon, 1975, p. 142