Haï-kaï

« Un véritable haï-kaï doit être simple comme la soupe et cependant avoir la saveur de la réalité. Le plus beau des haï-kaï est probablement celui-ci:

Le moineau sautille sur la terrasse.
Il a les pattes mouillées.

C'est un poème de Shiki. On voit les traces des petites pattes mouillées avec les yeux de l'imagination. Et cependant, dans ces quelques mots, il y a aussi la pluie qui est tombée ce jour-là. On sent presque le parfum des aiguilles de pain humides. »

– Jack Kerouac, Les clochards célestes, Gallimard, 1963, p. 95