Solitude et interférence d’autrui

« De nos jours, nous sommes entièrement conditionnés à accepter l'interférence d'autrui; nous manquons cruellement des conditions nécessaires au plein développement de notre capacité de solitude. Pour la plupart d'entre nous, la gangrène de l'interférence commence au bureau et ne s'arrête pas avant la tombe. Il faut beaucoup de ruse pour échapper à ce processus, même momentanément. Or, je crois que c'est seulement si nous sommes capables de solitude que nous pouvons trouver le moyen d'être vraiment avec les autres. Il nous faut redécouvrir le sens perdu du principe taoïste du wu wei, le principe de la non-interférence, mais d'une non-interférence positive, qui exige un effort sur soi: effort pour se contenir, pour renoncer à intervenir, pour « laisser tranquilles » les autres, et leur donner ainsi une chance, en même temps qu'à soi-même. »
– David Cooper, Psychiatrie et anti-psychiatrie, 49/80