Stress sans détresse (Hans Selye)

Hans Selye (1907-1982), éminent chercheur d’origine austro-hongroise, fut mondialement connu pour avoir découvert et étudié le stress.

En 1956, il faisait paraître un ouvrage qui le rendit célèbre : Le stress de la vie : le problème de l'adaptation (Paris : Gallimard ; Saint-Laurent : Lacombe, c1975), où il est question du « syndrome d’adaptation », soit « l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences physiopathologiques d’un traumatisme naturel ou opératoire. »

Un nouveau vocable allait bientôt naître : le stress. Il a admirablement bien vulgarisé cette notion dans un ouvrage publié en 1974 : Stress sans détresse (Montréal : Les Éditions La Presse). Dans ce livre, l'on trouve une définition simple et claire de ce qu’est le stress : « Le stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite ». À la lecture de cet énoncé, on perçoit nettement que le stress n’a pas (d’une manière inhérente) une composante négative. Comme il le disait si bien, le fait que l’agent stressant soit plaisant (joie) ou non (désespoir) est sans importance, son effet dépend de l’« intensité de la demande » faite à la « capacité d’adaptation » du corps.

Un état de « détresse » est ressenti lorsque le stress devient nuisible ou désagréable. Les tensions mentales, les frustrations et l’insécurité sont des agents stressants très nocifs. Lorsque l’agent stressant a disparu ou cessé d’agir, les effets du stress ne cessent pas pour autant, ils peuvent se prolonger.

Il existe deux voies principales de survie : la lutte (attitude catatoxique) et l’adaptation (attitude syntoxique).

Les prescriptions du Dr Selye pour parvenir à contrer les effets nuisibles du stress se résument ainsi:

• Simplicité dans les habitudes de vie ;
• Évitez les complications inutiles ;
• Gagnez la bonne volonté d’autrui ;
• Efforcez-vous d’oublier ce qui est laid et pénible, mais inévitable ;
• Crevez l’abcès au lieu de prolonger la douleur ;
• L’activité est une nécessité biologique.

L’auteur faisait remarquer qu’il n’y a rien de plus destructeur que de rester inactif et dans l’absence totale de stimulation.

Élément important : le stress est nécessaire à la vie. Sans stress, il n’y a pas de vie, c’est la mort.

Toujours et préalablement à toute démarche : « la connaissance de soi ». En découvrant notre niveau de stress optimal, nous pouvons utiliser adéquatement notre énergie d’adaptation, en allant au rythme qui nous convient, dans un sens conforme à notre personnalité. Cette démarche préalable doit inévitablement être très personnelle.

Le Dr Selye a publié de nombreux articles et plus de 40 livres sur le stress. En 2006, il fut intronisé au temple de la renommée médicale canadienne.

Un très intéressant documentaire, Pour l’amour du stress, a été réalisé en 1990 par Jacques Godbout pour l’Office national du film (ONF). Ce documentaire évoque la vie, la carrière et la personnalité du Dr Hans Selye.

Le stress selon Hans Selye, dans les Archives de Radio-Canada

Rappelez-moi Lise, Épisode 2, samedi 9 juin 2012, Hans Selye (20 novembre 1974) (18:10 à 37:00)

Hans Selye: Qui n'a jamais souffert du stress? Article de Jacques Beaulieu, Chroniqueur et communicateur scientifique, Huffington Post Québec, 8 janvier 2016

Avant-gardiste : Hans Selye (Animation : Laurent Turcot, professeur à l’UQTR, et son invitée : Dre Christine Grou, Psychologue et neuropsychologue)

Le stress, notre meilleur ennemi ? (Conférence de la montagne, Université de Montréal, avec Thierry Bardini, Sonia Lupien et Lourdes Rodriguez del Barrio, mettant en lumière les causes et les effets du stress dans nos vies)